Bernard Marie Collet

Peinture : mise en scène et composition

Jacques-Louis David
"La mort de Socrate"

étude géométrique de la composition


Huile sur toile 129,5 x 196,2 cm conservé au Metropolitan Museum de New-York

Tableau peint en 1787 commandé par Charles-Michel Trudaine de la Sablière. Ce tableau sera présenté au Salon de 1787 et à nouveau au Salon de 1791


 

Athènes, 399 avant Jésus-christ, Socrate accusé de corrompre la jeunesse et d'impiété a été condamné à mort. Ses disciples et amis lui ont rendu quotidiennement visite à sa prison pendant le mois précédant l'exécution du jugement. La scène se situe à l'instant où Socrate termine son discours sur l'immortalité de l'âme et s'apprête à saisir la coupe de poison.David montre Socrate au milieu de ses amis éplorés, indifférent à la mort imminente, tendant la main vers la coupe empoisonnée...
Dans un espace clos, sombre, minéral, dépouillé. Treize personnages dont une seule femme.Neuf se trouvent en frise au premier plan.Quatre personnages se détachent particulièrement: Socrate le plus lumineux, à sa gauchele boureau et Platon assis, tournant le dos, comme prostré. Enfin Criton agrippant le genou de Socrate comme pour le retenir.

 

     
 
Le format de la toile et de deux en hauteur sur trois en largeur, la quinte est un format classique à l'époque. Les lignes rouges verticales déterminent trois bandes de largeur égale. En tracant les diagonales de ces deux grands carrés, les points d'intersection au centre permettent de tracer deux horizontales,; la supérieure détermine la position de la flamme qui s'éteint, l'inférieure trace le bord inférieur du lit.
 

L'oblique verte rejoignant les extrémités de ces deux horizontales est une des lignes directrices du tableau

 

 
À partir de l'horizontale supérieure en divisant chaque bande verticale en deux, on trace les diagonales (pointillés). On constate que David s'est appuyé sur elles pour structurer la position des personnages.
 
La géométrisation des gestes et des positions : nombreuses parallèles...
 

 Ni le bourreau, ni Socrate ne regardent la coupe, l'un par honte, l'autre par indifférence. Magnifique géométrisation. Parallèle entre la main suspendue de Socrate et la main de Dieu donnant la vie à Adam de Michel-Ange. Mais ici c'est de la mort que naitra la vie spirituelle.


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