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Bernard Collet

Présentation d'un tableau d' ORAZI de 1965 « Écorce d'arbre »

Structure et mouvement de la matière

 

 

peinture en relief 82 x 62 cm

     
 

Cette peinture en relief date du milieu des années soixante, période de grande créativité pour Orazi.

Après un talentueux parcours de trente ans de peinture figurative, dans la seconde moitié des années 50, Orazi commence l’expérimentation de l’expressivité propre des couleurs et des formes sans représentation figurée. Progressivement, il introduit sur ses toiles divers matériaux, sables, bois, tissus composant des surfaces granuleuses fondues dans la couleur, c’est sa période dite « informelle ». Il n’y a plus alors de représentation, mais une « présentation » d’une surface travaillée en léger relief.

 
     

nuances de bleu

 

" Nuances de bleu et de turquoise sur fond gris "   1961 ca (162 x 130 cm) période " informelle "

     
  Ce cheminement créatif l’amènera au début des années soixante à bâtir avec toiles de lin, résines, plaques de liège de véritables hauts reliefs sur ses toiles. « Écorce » est une œuvre typique de cette période  
 

 

 

 
  La forme, comme une présence hypnotique, semble flotter au dessus de la surface sombre et granuleuse de la toile Elle la déborde en trois endroits dépassant même le cadre noir comme pour conquérir le mur...
     
 

 

 

Une section d’or du format de la toile (ici le cadre a été enlevé) passe par trois points majeurs de « l’écorce » : le centre des stries circulaires et les décrochements en haut et en bas de la forme.

 

     
 

Cette « écorce » est composée de trois éléments.

   
 

la partie violacée, appuyée sur la contre-courbe de la faille gauche (ici en blanc), semble pousser vers les deux autres . La longue faille noire de droite presque rectiligne semble rétrécir suggérant une compression.

 

   
 

Les réseaux striés de l’écorce déterminent la composition et le rythme de cette structure. Faisceaux rayonnants de droites autour d’un nœud circulaire.

   
 

Trois parallèles légèrement inclinées, leur lent glissement vers la gauche est équilibré par le mouvement d’expansion rotatif des stries circulaires poussant vers la droite le reste de la forme.

 

 

 

   

Orazi interroge ainsi ce fragment de la réalité pour, au delà de l’apparence de la matière brute, tenter d’en approcher le mystère et l’ ambiguité. Ici cette « écorce » impose une présence énigmatique, les traits sombres sont-ils les vergetures de la lente croissance de l’arbre ou bien ne seraient-ils pas les crevasses, failles et plissements creusés sur le terrain par quelque compression tectonique ? Ecorce d’arbre ou écorce terrestre? Pour Orazi l’analogie des structures et de leurs mouvements se joue ici des échelles.

Paris octobre 2016